Au ciel... 2

Rentrée chez elle, Zofia fut interpellée par Clarisse.
- Où étais-tu?
- Au restaurant. Damien m'avait invitée.
- Et toi, tu y vas, sans te poser plus de questions!
Zofia était un peu troublée. Elle n'avait déjà rien compris à ce qui avait fait que la soirée avait été écourtée. Maintenant, c'est Clarisse qui s'y mettait!
- Heu... oui. Pourquoi, je n'aurais pas du?
- Tu ne comprends pas? Il est en train de te draguer!
- Me... quoi? Mais non!  Il a juste besoin de quelqu'un à qui parler!
- Ne me prends pas pour une idiote!  Ce garçon est en train de tout faire rater, et toi tu y participes!  J'aurai vraiment tout vu, mais alors là, ça dépasse tout!
- Je ne comprends pas...
- Ce n'est pas de toi qu'il doit tomber amoureux, mais de sa fiancée, enfin, le rester.
- Mais il n'est pas amoureux de moi.
- Oh... Zofia, tu es tellement naïve...
- Bon écoutez. Je suis fatiguée, je travaille demain, alors je vais aller me coucher. Bonne nuit!
La tension était palpable. Clarisse bouillait intérieurement.
Il était temps que la journée se finisse pour tout le monde.

Quelques temps plus tard, un matin, Damien vint chez Zofia et Clarisse. Il ne connaissait pas l'existence de cette dernière, aussi, il n'hésita pas à sonner, bien qu'il soit encore très tôt.
Zofia se leva la première, Clarisse n'avait rien entendu (la vieillesse sûrement, se dit-elle). Elle se dirigea à pas feutrés vers l'entrée, se demandant qui pouvait bien venir à une heure pareille.
Par la porte, elle aperçu Damien. Etonnée, à moitié endormie, elle ouvrit la porte et sortit, en prenant soin de la refermer le plus doucement possible derrière elle, afin de ne pas réveiller Clarisse.
- Damien? Qu'est-ce que tu fais là?
- Eh bien, je faisais un petit jogging matinal, et je passais par ici, alors je me suis dit que j'allais te dire bonjour.
- Mais Damien, il est 6h du matin, et ce n'est pas vraiment la tenue adéquate pour faire du sport, si?
- Heu...
Damien se sentit très ridicule tout d'un coup. Il venait clairement dire bonjour à Zofia, pour le simple plaisir de la voir, et au lieu de le lui dire, il inventait des trucs ridicules!  "Idiot" se dit-il en lui même.
- Bon ok. Je venais te voir.
- Mais tu ne pouvais pas venir un peu plus tard? Parce que là...
Elle ne put terminer sa phrase. Elle était tellement endormie qu'elle ne put réfréner un bâillement.
- Oui je sais, excuse-moi, je vais y aller...
- Ben maintenant que tu es là, tu peux rester, mais ne faisons pas trop de bruit.

Mais à peine Zofia terminait-elle sa phrase que Clarisse apparaissait. "Vieille, mais pas sourde" se dit Zofia.
Elle ne put éviter le sentiment de peur qui s'était installé en elle quand elle l'avait vue arriver. L'embrouille d'hier n'était pas résolue, et la visite de Damien n'allait certainement rien arranger, que du contraire!
Clarisse salua poliment le jeune homme, qui le lui rendit chaleureusement. Il questionna Zofia du regard.
- Oh!  Damien, je te présente Clarisse... heu... c'est ma... heu... mère!
La vieille femme jeta un regard surpris à son élève.
Elle discuta quelques instants avec Damien, puis retourna à l'intérieur de la maison, laissant les jeunes gens seuls.
- Elle est très gentille.
- Oui, mais nous avons quelques accrocs en ce moment. Alors, de quoi voulais-tu me parler déjà?
- Oh, de rien en particulier, je voulais juste... te voir.
- Ah.
Zofia commençait à se poser des questions. Clarisse aurait-elle raison? Si seulement elle comprenait les arrières pensées de Damien. Mais ce n'était pas le cas.
- Bon, je vais te laisser, il est encore tôt. Je suis désolé de t'avoir dérangé.
- Mais non!  C'est juste qu'il était encore... un peu tôt. On se revoit au boulot?
- Oui, à tantôt.
Zofia rentra, mais Clarisse ne fit aucun commentaire, pour le plus grand soulagement de la jeune fille.

Zofia décida, peu de temps après, qu'il était temps d'agir auprès de Mia, la copine de Damien.
Elle se rendit donc chez elle, à un moment où elle était sûre que Damien n'était pas là.
La conversation se passa plutôt bien, et tourna rapidement comme Zofia le voulait.
Elle tenta de faire comprendre à Mia les raisons de leurs mésententes, et pourquoi Damien refusait de porter le chapeau à propos du manque de décision de sa copine.
Mia semblait réfléchir à ce dont lui parlait Zofia.
"Cette fille est vraiment bien et gentille", pensa Zofia. "Je comprends pourquoi Damien reste avec".

- Oui, tu as peut-être raison. C'est vrai que je pouvais choisir ce que je voulais, mais je désirais tellement suivre Damien que je n'ai pas réfléchi. Et maintenant je m'en mords les doigts.
- Alors explique-le à Damien, ça ne peut pas continuer comme ça entre vous.
- Non, c'est vrai. Ca devient vraiment invivable. Je crois que Damien en a vraiment marre. Je ferais bien de changer tout ça, sinon il risque de ne plus rester longtemps.
La discussion dura encore un bon bout de temps. Ces deux filles-là s'entendaient très bien.
Zofia rentra chez elle satisfaite de son travail de la journée.

Le soir même, lorsque Damien rentra, Mia l'accueillit avec une tendresse inhabituelle depuis quelques temps.
Damien fut surpris. Il était fatigué, ses sentiments étaient confus, et il n'avait aucune envie de discuter aujourd'hui. Il se laissa faire, mais ne montra pas beaucoup d'attention.
Mia, déçue, se dit que les querelles de ces derniers mois étaient encore fort présentes chez lui, aussi elle tenta de ne pas tenir compte de l'indifférence de Damien, et redoubla de tendresse.

- Alors, tu as passé une bonne journée mon coeur?
- Qu'est-ce qui me vaut tant d'attention? dit-il, sceptique.
- Rien de spécial. Mais ça fait longtemps que nous n'avons pas fait de câlins. Tu me manques.
- Ce n'est pas vraiment de ma faute.
- Non je sais. Je voudrais que tu me pardonnes mon comportement de ces derniers temps. J'ai eu tort de t'accuser. Mais si nous discutions demain plutôt?
- Je suis d'accord.
Soulagé, Damien était prêt à descendre, mais Mia le retint.
- Mon coeur, viens.
Elle avait dit cela sur un ton très suggestif.
Elle le caressa amoureusement, et se dirigea doucement vers le lit, le regard tourné vers lui.
- Mia... excuse-moi... je suis fatigué. Pas ce soir d'accord?
Un coup de poignard!  C'était à peu près cela que Mia avait ressenti.
Que se passait-il donc? L'avait-elle blessé à ce point?
Si tel était le cas, il faudrait remettre de l'ordre dans tout cela dès demain.
Résignée, extrêmement déçue, elle alla se coucher de bonne heure, tandis que Damien regardait la télévision sans n'y prêter aucun intérêt.

Mia et Damien avaient discuté. Mais il était toujours ailleurs, différent.
Les seuls moments où il redevenait lui-même, c'était lorsqu'il était avec Zofia. Mais ça, Mia ne pouvait pas le savoir.
Zofia et Damien se voyaient régulièrement. Le nouveau bain à remous était un de leurs passe-temps favoris. Ils s'amusaient plus qu'ils ne discutaient, ce qui ennuyait Damien. Il aurait voulu avoir des conversations plus sérieuses avec elle.
Ce jour-là, il décida de tenter le coup.

La technique d'approche était au point. Zofia, toujours aussi insouciante, se laissait faire.
Damien, une fois de plus, tentait de lui faire comprendre l'attachement qu'il avait pour elle.
Mais, comme le jour où il l'avait emmenée au restaurant, elle prenait ça pour de l'amitié.
Damien ne comprenait rien, mais il resta patient, et profita du moment présent.
Ils restèrent longtemps ainsi, à discuter, à se regarder dans les yeux, à se frôler légèrement...
Ce n'est que lorsqu'ils aperçurent Clarisse se diriger vers eux qu'ils s'éloignèrent l'un de l'autre, Damien reprenant sa place.

- Alors les jeunes, ça va? dit-elle en jetant un regard noir comme ses yeux à Zofia.
- Ca va bien, merci, répondit cette dernière, sur un ton qui se voulait féroce.
Damien avait du mal à suivre leur petit manège. De toute évidence, il y avait quelque chose qui lui échappait, et il était bien décidé à lever le voile là-dessus, mais pas dans l'immédiat. Il ne connaissait pas encore suffisamment Clarisse pour se permettre de lui poser des questions peut-être indiscrètes.
Clarisse ne resta pas longtemps, voyant qu'elle gênait.
Damien, mal à l'aise, ne tarda pas non plus à rentrer chez lui, non sans faire comprendre à Zofia qu'elle lui manquait déjà, ce qui la mit une fois de plus mal à l'aise, elle aussi.

- Alors, voulez-vous bien m'expliquer pourquoi vous vous comportez de cette façon chaque fois que Damien pointe le bout de son nez ici?
Elle avait dû prendre son courage à deux mains pour parler ainsi à celle à qui elle devait le respect.
- Comment peux-tu être aussi naïve? Tu ne vois donc pas que ce garçon est raide dingue de toi? Tu ferais mieux de faire attention, ta mission risque bien de tomber à l'eau, s'il n'est déjà pas trop tard!
- Si je le vois!  Mais que voulez-vous que j'y fasse? Je ne peux pas tout d'un coup me comporter comme une méchante afin qu'il me déteste!  Ma mission ne se porterait pas mieux, il ne voudrait plus me voir.
- Il y a un juste milieu à avoir!  Je savais que tu avais beaucoup à apprendre, mais à ce point-là!  Je crois que je vais me taire, je vais finir par devenir méchante. Mais maintenant que tu t'es mise dans le pétrin toute seule, parce que je t'avais prévenue, tu t'en sortiras seule aussi. Puisque tu ne m'écoutes pas, tu ne m'entendras plus. J'en ai assez de ces jeunes qui croient tout savoir!  Si vous savez tant que ça, alors réussissez!
Et elle s'en alla en claquant la porte, ce qui n'était pas dans ses habitudes, elle qui était d'ordinaire d'une nature très calme.
Zofia resta un moment, pensive. C'est vrai que la situation était délicate. Mais elle était aussi révoltée!  Si elle-même ne pouvait pas aimer et être aimée, à quoi servait-elle? Elle était en colère de ne pas avoir eu le temps de poser la question à Clarisse, puis, réfléchissant, elle se dit qu'il fallait en finir. Elle rejoignit Clarisse.
- Si je ne peux pas aimer, pourquoi suis-je là?
Surprise, Clarisse la regarda un moment avant de répondre.
- Ce n'est pas moi qui fais les règles. Et puis tu aurais pu choisir quelqu'un d'autre non? De plus, le temps t'es compté, alors à quoi sert-il de s'engager dans quelque chose et de s'attacher aux humains que nous aidons et que nous côtoyons?
- Alors Il n'a qu'à faire en sorte qu'on ne s'attache pas!  Il n'avait qu'à prévoir qu'une telle chose pouvait arriver!  Vous pouvez Lui dire de ma part que maintenant c'est trop tard, et que c'est à lui à trouver une solution!
Cette fois-ci, c'est Zofia qui ne laissa pas le temps à Clarisse de répondre.

Il y avait pas mal d'agitation chez Mia et Damien aussi. Une fois de plus, la discussion dérapait.
- Damien, cette fille...
- Quelle fille?
- C'est à cause d'elle que tu ne veux plus de moi?
- Attends, de quoi parles-tu? fit-il, faisant semblant de ne pas comprendre.
- Arrête de me prendre pour une idiote s'il te plaît!
- Qu'est-ce que tu as encore? C'est le matin, pourquoi tu me prends déjà la tête alors que je viens à peine de me lever!?
- Ne me parle pas comme ça, et arrête, je ne suis pas stupide!  Tu l'aimes?
- Mais non, arrête de raconter n'importe quoi.
Mia ne put en supporter davantage.

Elle était hors d'elle. Qu'il ne l'aime plus, qu'il ait rencontré quelqu'un d'autre, elle pouvait plus ou moins le comprendre, bien qu'elle ait du mal. Mais qu'il nie, qu'il la ridiculise, ça, elle ne pouvait l'accepter!
- Réponds-moi bon sang!  Pourquoi me fais-tu ça? Tu pourrais au moins avoir la délicatesse de me dire que tu l'aimes elle, et plus moi!
- Bon, je vais être en retard là, on rediscutera de ça plus tard ok?
- Damien, je te jure que je commence à en avoir plus qu'assez!
- Ecoute, je te promets que tantôt, je t'expliquerai tout, mais là je vais être en retard. D'accord?
Il avait pris soin de la regarder le plus tendrement possible pour lui demander ça.
- Oui, c'est ça, tantôt...
Elle n'avait plus envie de se battre pour quelque chose qui n'avait d'intérêt que pour elle.

Fatiguée, triste et déprimée, Mia se dirigea vers le jardin, une fois Damien parti.
Elle ne comprenait pas ce qui s'était passé. Etait-ce parce qu'elle l'avait tant de fois accusé à tort qu'il avait préféré aller voir ailleurs? Ou peut-être était-il vraiment tombé amoureux?
Elle ne comprenait pas. Damien avait toujours été quelqu'un de fidèle, qui conservait certaines valeurs. Alors pourquoi? Qu'avait-elle fait?
Elle en venait même à se demander si elle l'aimait toujours, comme autrefois. Après tout, en y réfléchissant, il ne lui manquait pas. C'était bizarre et en même temps affreux à dire, mais elle commençait à penser qu'elle était restée avec lui par habitude.
Elle continua à réfléchir encore longtemps ainsi, afin d'être sûre de ce qu'elle allait faire. A la fin de l'après-midi, sa décision était prise.

Le soir venu, comme tous les soirs, Clarisse se rendit dans le jardin, afin de parler avec Lui. A son stade, il était en effet possible d'avoir des contacts avec le Grand Patron.
- Comment dois-je faire pour la guider?
Si Zofia l'avait vue à cet instant, elle l'aurait prise pour une folle, croyant que personne ne lui répondait. Mais ce n'était pas le cas. Une voix grave lui faisait la conversation.
- C'est un cas difficile. Depuis que je suis là, et ça fait déjà un bout de temps, crois-moi, jamais pareille chose n'est arrivée!  Cette jeune fille est extraordinaire!
- Vous n'êtes pas plus en colère que ça? demande-t-elle, étonnée.
- Eh bien, je dois dire qu'elle n'a pas tort. Je n'ai pas pensé à ça, et maintenant je me retrouve bien coincé!  Que ferais-tu, toi?
- Je les séparerais, et je trouverais quelqu'un de plus digne pour tenter de reprendre cette mission.
- Tu es dure avec elle. Elle est si jeune. Et si je faisais ça... ça ne marcherait pas, je rendrais quelqu'un malheureux!  C'est tout ce que je ne veux pas faire!
- A quoi pensez-vous?
- Eh bien... je ne peux pas encore t'en parler, il faut que je voie d'abord si c'est possible. Mais je t'assure que si ça marche, ce sera génial!  Et ce sera une grande première aussi!
Clarisse avait du mal à comprendre l'enthousiasme du Grand Patron. La situation était plus que difficile, et Lui trouvait encore à sourire. Qu'est-ce qu'Il avait encore en tête? Elle se méfiait de ses idées, Il pouvait être tellement spontané parfois, qu'Il en oubliait de réfléchir!

Le soir venu, comme prévu, Mia et Damien reprirent leur conversation. Mais elle ne démarra pas comme elle s'était terminée.
- Je crois que nous avons fait le tour du problème, et je crois qu'il n'y a pas de solution.
- Bon, attends, je veux que tu saches une chose avant de continuer.
- Vas-y.
- Je veux que tu saches que jamais, au grand jamais, je ne t'ai trompé avec elle!
- Et pourquoi aurais-je encore confiance en toi?
- Et pourquoi n'aurais-tu plus confiance? Je te jure que je n'ai rien fait, jamais je ne l'ai embrassée ou quoi que ce soit d'autre.
- Tu avoues donc que tu l'aimes? Peu importe!  Je préfère ne pas savoir. Mais toi aussi, il y a une chose que tu dois savoir. Je crois que moi je ne t'aime plus.
- Quoi? Tu me fais une scène pour me dire ça?
- Attends, je ne veux plus qu'on se querelle. Je t'en prie, ne crie pas. J'ai beaucoup réfléchi après notre conversation de ce matin. Je me suis posé des questions... et j'en suis arrivé à la conclusion que je ne t'aimais plus de la même façon.
- ... C'est toujours agréable à entendre.
- Où est le problème pour toi? C'est plutôt une bonne nouvelle non? Tu as la voie libre, et en plus je ne t'en veux pas!  Je crois que nous avons tous deux notre part de responsablilités.
Damien réfléchit un instant. Elle n'avait pas tort. Ils avaient tous les deux des choses à se reprocher. Et s'ils pouvaient rester bons amis, que pouvait-il espérer de mieux?
- C'est vrai, tu as raison. Je suis tombé amoureux. Et toi tu ne m'aimes plus. Pour une fois, la situation est simple. Je ne comprends pas bien pourquoi tu ne m'en veux pas, mais je ne vais pas m'en plaindre. Garder ton amitié est quelque chose que je n'osais espérer en pensant à mes sentiments.

Dès le lendemain, Mia déménagea. Mais ils se quittèrent en bons termes. Ils avaient beaucoup parlé pendant la nuit, et étaient tombés d'accord.
Ils resteraient amis, même si Mia mettrait un certain temps avant de venir voir Damien refaisant sa vie avec Zofia.
Ils ressentirent tout de même un vide, les premiers temps. Par respect pour Mia, Damien n'entreprit rien avec Zofia dans l'immédiat.
Jamais il n'aurait cru qu'ils en arriveraient là tous les deux. C'est les parents qui allaient être contents!  Mais c'était le dernier de ses soucis!

Après quelques temps, Damien ne résista plus et invita Zofia. Cette fois, c'était la bonne!  Il allait tout lui dire une bonne fois pour toutes!
Quand elle arriva, il ne put s'empêcher de la serrer tendrement dans ses bras. Il espérait que ce qu'il avait senti chez elle n'était pas encore un rejet de sa part.
- Comment vas-tu? Ca fait un temps qu'on ne s'était plus vu!
- Ca va. Il y a quelques tensions entre Clarisse et moi, mais on fait avec.
Il la sentait nerveuse, ce qui ne l'arrangeait pas du tout.
- J'ai quelque chose à te dire.
- Je t'écoute.
- Mia et moi... on a rompu!
- Qu... QUOI?
- Oui, on s'est séparé quoi!  D'un commun accord.
- Mais... mais c'est pas possible!
- Ben si, puisque que c'est fait!
- Non!  Comment je vais expliquer ça à Clarisse moi?
- Qu'est-ce qu'elle vient faire là-dedans elle? Pourquoi tu ramènes toujours tout à elle? Et pourquoi tu l'appelles Clarisse alors que c'est ta mère? Je ne comprends plus rien Zofia!
Elle agissait comme si elle n'avait rien entendu, elle était effondrée par la nouvelle qu'elle venait d'apprendre!

- Zofia, je dois te dire quelque chose encore...
- ...
- Depuis que je te connais, je ne dors plus de la même façon. Ce n'est plus à la même personne que je pense le soir quand je m'endors, ou quand je me réveille le matin. Une chose nouvelle est apparue en moi: des papillons Zofia!  Des papillons dans le ventre. Ca faisait longtemps que je n'en avais plus eu!  Tu sais ce que cela signifie?
Zofia, je ne peux plus... sans toi, je ne peux plus vivre... je... je t'aime.
Zofia releva la tête d'un coup, puis se sentant rougir comme une pivoine, elle la rabaissa immédiatement!
- Dis quelque chose, s'il te plaît!
- Je... C'est impossible...
- De quoi? Pourquoi?
- Je ne peux pas, ça ne servirait à rien...
- Bien sûr que tu peux!  Je suis libre maintenant. Pourquoi ça ne servirait à rien? Nous pouvons vivre quelque chose de formidable toi et moi!

- Qu'est-ce que tu as?
- C'est impossible Damien, je ne peux pas te dire pourquoi, mais c'est totalement impossible!
- J'en ai marre Zofia!  Dis-moi...!  Je n'en peux plus de tout ça!  Si tu ne m'aimes pas, dis-le, mais je veux savoir!
- Non!  Ce n'est pas ça!  Je t'aime aussi, dit-elle timidement.
- Alors quoi? Il faut que tu m'éclaires, je pige plus là!
Il ne savait plus quoi penser.
- Je ne peux pas... tu ne comprends pas? Tu n'as pas compris ce que je suis? Après tout ce que j'ai fait, tu ne comprends pas?
- ...
- Je suis un ange Damien!  Je n'ai pas le droit de te le dire, mais voilà, c'est ça que je suis!  Et c'est pour ça que c'est impossible!  Le temps m'est compté, je ne resterai pas éternellement ici.
- Mais... heu...
- Tout ce que je sais, c'est que j'ai eu une vie avant, j'avais un physique différent, mais ma personnalité était la même. Je suis morte dans cette ancienne vie, et maintenant je suis un ange. Je n'en sais pas plus, je ne me souviens de rien de mon ancienne vie, de personne. Mais une fois que ma période sera terminée, on me rendra la mémoire, et je t'oublierai!
Damien ne savait plus du tout s'il était devenu fou ou s'il faisait simplement un mauvais rêve.