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Sims à la Poupouss
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26 janvier 2006

Mise à jour du 26-01-06

Mise à jour du 26 janvier 2006

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Noah et elle avaient très vite compris les plaisirs du bain à remous, et y passaient souvent du temps pour discuter. Noah lui avoua ce qui le tracassait depuis un moment…
- J’ai entendu que tu avais des problèmes en ce moment…
- Ah… oui c’est vrai.
- Je suis sûre que c’est avec ta copine… et je parierais que vous avez fait des bêtises !
- Mais… comment tu le sais ?
- Oh ben je suis pas idiote non plus ! J’ai bien vu qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond !
- Mais comment tu as vu ça ? Tu viens à peine d’arriver, et je n’en parle qu’avec mes parents.

- Je ne sais pas, à vrai dire, j’ai dit ça au hasard pour te sortir les vers du nez !
- Mais… tu…

- Allez, raconte-moi !
- Je préfèrerais pas… Ce n’est pas quelque chose de drôle tu sais, et je dois prendre une décision rapidement.
- Tu ne me fais pas confiance ?
- Si, mais…
- Alors tu peux me le dire ! Je ne dirai rien à personne si c’est ça qui te tracasse, mais tu auras l’avis d’une jeune, et pas seulement celui de tes… enfin de… nos parents.
- Oui… tu as peut-être raison. Eh bien… ma copine… Léa, elle est… enceinte.

- Ça j’avais compris ! Mais qu’as-tu décidé de faire ?

- Je ne sais pas ! Je suis jeune ! Que veux-tu que je fasse d’un bébé à mon âge ?
- Si tu veux mon avis, mais ce n’est que mon avis, je ne le garderais pas.
- C’est facile de dire ça quand on n’est pas dans la situation !
- Attends, c’est toi ou c’est moi qui étais avec Léa pour faire des galipettes ? Tu voudrais pas que je prenne la décision à ta place !
- Non ! Mais ce n’est pas aussi simple !
- Ca, fallait y penser avant !
- Pourquoi tu ne le garderais pas ?
- Parce que j’ai vécu assez de saletés comme ça. Mais pour être plus générale, ça change toute une vie un bébé. Tu ne pourras plus t’amuser comme tu veux, tu auras de grandes responsabilités. Tu sais, tu vas devoir lui apprendre à parler, à marcher, tu devras lui porter constamment attention, lui donner affection et amour et…
- Si ta mère, enfin notre mère avait fait comme tu dis, tu ne serais pas là ! Et pourtant, elle en a eu des saletés !

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- Oui, c’est vrai. Je n’avais pas réfléchi à ça…
- Désolé, je ne voulais pas te blesser.
- Oh non, ce n’est pas ça. Mais alors que vas-tu faire ? Ta copine, elle dit quoi ?
- On ne s’est pas revu depuis qu’elle me l’a dit.
- Tu ne lui as même pas donné un coup de fil ?
- Non.
- Tu sais, ça doit être encore plus dur pour elle ! Elle doit non seulement prendre une décision, mais en plus, elle devra soit avorter, ce qui doit être affreux, soit changer toute sa vie. Je pense qu’elle a grand besoin de toi, et que vous devriez discuter de tout ça vous deux. Vous êtes les concernés, il n’y a que vous qui pouvez trouver la meilleure solution possible. Tu l’aimes ?
- Ça ne te regarde pas !
- J’ai ma réponse en tout cas ! Tu sais Noah, il faut faire des choix dans la vie. Ils ne sont pas toujours simples. Mais fuir ne sert à rien, ils te rattraperont, et plus vite que tu ne le penses. Léa a besoin de toi. Même si c’est pour arriver à une décision négative, vous devez l’affronter à deux, et ensemble.
- Arrête, on dirait ma mère !
Noah sortit du bain à remous et s’en alla, déçu ! Si même Alice commençait à lui faire la morale, il n’avait plus rien à faire ici !
Quelle décision devait-il prendre ? Choisirait-il la meilleure ? Et s’il le gardait ce bébé… il devrait être fidèle à Léa. Tout tournait dans sa tête, de nombreuses pensées. Pourquoi, après tout, ne lui était-il pas fidèle ? Il l’aimait, il en était sûr. Mais il savait aussi que c’était tellement tentant d’avoir d’autres aventures en même temps ! Comment allait-il faire avec un bébé sur les bras en plus ? Non, soit il le gardait, et il devait en finir avec la vie de Don Juan, soit il ne le gardait pas et… Et quoi ? Que se passerait-il s’il ne le gardait pas ? Il aurait la mort d’un petit être sur la conscience. Il serait triste, il ne pourrait de toute façon pas continuer sa vie comme avant. Il ne pourrait jamais se pardonner de demander à Léa un tel acte !
Peu à peu, les idées se mettaient en place, il pesait le pour et le contre. Mais son égoïsme, renforcé par toutes ces années à se faire aimer de tous, était encore tellement présent en lui. Il lui faudrait faire de nombreux efforts s’il choisissait d’être père. La solution la plus facile et la plus pratique pour lui était l’avortement. Serait-ce la raison et l’amour ou bien l’égoïsme qui allait l’emporter ?
Il avait encore besoin de temps pour réfléchir, tout cela allait trop vite pour lui. Mais il savait aussi que ce temps lui était compté. Et il n’était pas seul à choisir dans la décision finale.
C’est donc la tête pleine de tourments qu’il partit en ville se changer les idées. Il revint quelques heures plus tard, légèrement éméché et ravi d’avoir pu, au moins pour quelques heures, oublier ses soucis et les décisions qu’il devait prendre en conséquence de ses actes.
Ses parents furent moins heureux, et ils s’inquiétèrent encore plus des réactions de leur fils. S’il était comme ça maintenant, que deviendrait-il à l’âge adulte ? Et ferait-il un père responsable en allant noyer ses inquiétudes ? Ils savaient qu’ils devaient être présents pour leur enfant, qu’ils devaient le conseiller. Mais ils ne pouvaient prendre la décision à sa place. Zofia aurait tout donné pour que ce fût le cas, mais seuls Noah et Léa pouvaient choisir, décider le chemin que prendrait leur vie, commune ou pas. Il leur faudrait donc, une fois de plus, être forts devant les jours difficiles qui s’annonçaient.

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Alice avait également de très bonnes relations avec Emilie. Cette dernière avait encore besoin d’être secouée un peu, et Alice était la personne idéale pour ça. Au programme : relookage partiel et techniques pour garder un garçon !
- Eh ma grande, il est temps de devenir plus femme !
- Je suis encore jeune tu sais.
- Regarde-moi ce joli minois ! Tu en as déjà fait quelque chose de très bien, mais y a moyen de mettre toutes ces formes en peu plus en valeur selon moi. Quel style aimes-tu ?
- J’ai pas très envie d’être classique, j’en ai marre du genre fille modèle.
- Alors qu’est-ce que tu fais avec cette jupette à plis ? Ta coiffure est géniale, mais tes fringues, y a grand besoin de changement !
- Et tu proposes quoi ?
- Attends, on va regarder !
Alice et Emilie fouillèrent toutes les armoires de la maison à la recherche de leur bonheur. Après de multiples essais infructueux, Emilie était désespérée.
- Y a rien qui me va ! De toute façon, Martin ne restera jamais avec moi !
- Oh oh oh ! C’est fini oui ? Tu vas arrêter de pleurnicher comme ça ? Tu t’es déjà regardée ? Tu es super jolie, et même sans ça, tu es quelqu’un de formidable, alors ton Martin, tu vas le garder, c’est moi qui te le dis ! Tiens, regarde ça, c’est sympa !
- Moui…
- Allez, vas essayer ! Et si ça te va, je t’emmène en boîte ce soir… si les parents le permettent.

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Emilie se dépêcha d’enfiler les vêtements que lui avait montrés Alice. Quelques instants plus tard, elle réapparut, rayonnante, un sourire jusqu’aux oreilles.
- Eh ben tu vois ! Tiens, regarde dans le miroir ! Tu vas faire des ravages ce soir, c’est moi qui suis célibataire et je suis sûre que c’est toi qui va tous les attirer !
- Arrête, ne dis pas n’importe quoi… Tu es très belle, et puis je n’ai pas besoin d’autre copain !

- Pas comme ton frère…
- Oui. Je ne le comprends pas ! Je suis un peu déçue par son attitude. Mais c’est son don, il…
- Son don ?
- Oh… zut, j’aurais pas dû dire ça !
- Maintenant que tu as commencé…
- C’est que… Oh et puis zut, y a personne, je vais te le dire, de toute façon ça ne changera rien ! Tu sais que maman était un ange avant.
- Oui, comment pourrais-je l’oublier ?
- Oh excuse-moi, je ne voulais pas…
- C’est rien ! Arrêtez de prendre des gants avec moi ! C’est la vie, faudra bien que je m’y fasse !
- Ok, comme tu voudras.
- Alors ?
- Eh bien, le fait qu’elle ne le soit plus a eu des conséquences. L’une d’elles, je me demande même si ce n’est pas la seule, est que Noah peut se faire aimer de tous, comme bon lui semble !
- Mais… alors… on ne choisit rien ! Si c’est lui qui peut se faire aimer, comment nous, pouvons-nous choisir nos sentiments ?
- On ne les choisit pas ! C’est lui qui choisit !
- Mais c’est déguelasse de faire ça ! Ça ne nous laisse aucune liberté de penser !
- Je sais. Peu de personne sont au courant, car ils réagiraient comme toi, je crois que mes parents ont fait ça pour protéger Noah. Je ne sais pas si c’était une bonne idée, il en a profité !
- Mais ça lui a joué des tours…
- Des tours ? Genre ?
- Genre que sa copine est enceinte !
- Qu… quoi ?
- Tu ne le savais pas ?
- Non !! Oh là là, c’est les parents qui doivent être contents ! Qu’est-ce qu’il va faire ? Je vais être tante ? Et toi aussi ??
- Il ne sait pas encore.
- Mais tu sais, à force de vivre avec lui, on s’habitue, et on apprend à résister. Moi j’y arrive.
- Et tes parents aussi.
- Non eux n’ont jamais été sous l’emprise du pouvoir de Noah. Mais Gilles et moi, oui. Toi aussi je suppose. Gilles apprend petit à petit à résister. Mais il n’est pas aussi fort que moi, il est encore petit, et ça l’arrange d’aimer son frère, comme ça m’arrangeait à une certaine époque. Seulement j’avais du mal à l’accepter, je ne pouvais pas me laisser faire ! C’était très bizarre tu sais… je l’aimais, mais en même temps ça m’énervait, sans toutefois pouvoir me séparer de ce sentiment d’amour qui m’envahissait ! C’est un vrai travail que de lui résister !
- En gros, c’est vous qui avez dû faire des efforts, plutôt que lui pour tenter de ne pas se servir de ce don. Ton frère est un égoïste !
- Oui, je sais. Mais tu l’aimes quand même !
- Toi aussi !
- Moi je l’ai choisit ! Quand il m’énerve, il m’énerve, et je ne suis plus baba devant lui !
Les deux filles discutèrent encore longtemps de leur frère. Il était temps de faire quelque chose pour qu’il comprenne enfin que cette pratique qu’il ne cessait d’utiliser contre les autres allait lui pourrir la vie, et ne lui permettrait jamais de se sentir complètement satisfait de ses relations avec les autres. Comment, en effet, être heureux alors qu’on sait pertinemment que si les autres vous aiment, c’est parce que vous en avez décidé ainsi ?
Elles parlèrent aussi des garçons, sujet préféré des filles, et de leur avenir. Alice apprit à sa sœur son intention d’aller à l’université. Il fallait encore qu’elle en parle sérieusement à leurs parents, mais le sujet avait déjà été abordé, et Zofia et Damien n’étaient bien entendu pas contre.
- Tu vas déjà repartir ?
- J’aimerais bien, mais tu pourras venir me voir ! Je sens déjà que vous allez me manquer. J’ai trouvé une famille auprès de vous. C’est ce qui me manquait le plus.
Alice allait donc partir, pour changer, une fois de plus, de foyer.

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Car elle en parla plus sérieusement à ses parents, et bien entendu, comme c’était à prévoir, ils acceptèrent, heureux que leur fille, qui pourtant transportait avec elle un passé chargé, décide de se prendre en mains et de se construire un avenir.
Tout n’était donc pas perdu. Il était possible de rattraper le temps et tout ce qu’il avait pu provoquer chez Alice, afin que la suite de sa vie soit plus heureuse et plus stable.
Quelques coups de fils et formalités plus tard, la famille attendait le taxi qui emmènerait le nouveau membre de la famille loin d’eux.
Bien sûr, Alice se sentait déjà un peu nostalgique. Mais elle n’avait pas eu tellement le temps de s’habituer à sa nouvelle vie et à sa nouvelle famille. Ses parents le regrettaient, ils auraient souhaité qu’elle reste plus longtemps pour s’habituer, faire connaissance, et vivre enfin une vraie vie, telle qu’on la souhaite à tous les enfants. Seulement, encore une fois, le temps jouait en leur défaveur. Alice était déjà âgée. Il était temps qu’elle entreprenne des études si elle souhaitait entrer dans la vie active le plus facilement possible. Il ne fallait plus trop traîner. Ce n’est pas à 30 ans qu’elle allait commencer. Elle aurait pu, si elle avait un emploi stable, une situation. Mais elle n’était encore nulle part. Les études lui permettraient de se trouver un projet, un but, et de vivre une expérience hors du commun. Elles lui permettraient aussi de se forger un caractère, de voir comment elle voulait diriger sa vie, comment elle désirait que sa vie soit.
Noah et Emilie, qui s’étaient déjà beaucoup attachés à Alice malgré le peu de temps passé depuis son arrivée, étaient mélancoliques, eux aussi. Leur grande sœur allait leur manquer, et puis ils auraient aimé la suivre. Ils rêvaient de l’université, de la liberté qu’ils pourraient y trouver, et de tous les plaisirs associés et des nombreuses connaissances qu’ils pourraient y faire.

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Mais pour l’heure, c’était le tour d’Alice. Et les premiers coups de klaxon du taxi rappelèrent à tout le monde que c’était l’heure des adieux.
Alice se leva, et dit au revoir à chacune des personnes présentes. Elle enlaça Noah, et lui souffla à l’oreille : « Je suis sûre que tu prendras la bonne décision. » Elle se dirigea ensuite vers Emilie, l’embrassa fraternellement et lui dit : « Tu viens bientôt hein ? Je suis sûre qu’il y aura plein de garçons très gentils qui voudront faire ta connaissance ! ». Emilie sourit, un peu gênée.
Alice alla ensuite vers Gilles. Elle le prit dans ses bras, et lui dit qu’il pouvait lui aussi venir quand il voulait ! Elle voulait qu’il se sente grand l’espace d’un instant, car elle savait qu’il avait été un peu écarté de leurs conversations d’adolescents.
Enfin, elle alla vers ses parents. Elle ne savait que dire. Elle voulait les remercier, et plus encore. Ils l’avaient accueillie sans l’ombre d’une hésitation. Ils l’avaient de suite considérée comme leur propre fille. C’était le cas pour Zofia, mais ce n’était pas aussi simple dans la réalité. Et Damien qui l’avait prise sous son aile, acceptant le passé de sa femme.
Elle les serra fort, puis se retourna, pour qu’ils ne voient pas les larmes qui naissaient au bord de ses yeux.
Elle se dirigea vers la porte et avant de la franchir, elle dit timidement : « Merci ». Elle ne fût pas la seule à pleurer, Zofia en premier !
Alice sortit, et rejoignit la voiture qui l’attendait là.

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Elle eut une petite hésitation avant d’ouvrir la porte et de s’engouffrer dans le véhicule. La voiture redémarra calmement, mais Alice n’eut pas la force de se retourner pour faire un petit signe de la main. Jamais elle n’aurait cru que ce serait si difficile de se détacher de sa nouvelle famille. Le virage à peine passé, elle avait déjà envie de retourner dans ce qui était maintenant chez elle. Puis elle essaya de penser à ce qui l’attendait là-bas. Elle avait été visiter, et elle savait qu’elle serait bien. Elle allait rencontrer de jeunes gens, pouvoir s’amuser enfin comme tous les jeunes de son âge.
Mais elle savait aussi que Noah et Emilie, mais aussi le petit Gilles et ses parents viendraient bien vite. Après tout, elle n’allait pas très très loin, il leur serait facile de la retrouver pour passer une après-midi ensemble.

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Alice partie, toute la famille se sentait bizarre. Elle était à peine arrivée, et pourtant, tout le monde ressentait le vide qui s’était créé depuis son départ.
- Ça va faire vide hein ? dit Zofia.
- Ouais… On va s’ennuyer maintenant.
- Mon petit Noah, je ne suis pas sûre que tu vas t’ennuyer ! Tu as un tas de décisions à prendre.
- Oh c’est bon, pas besoin d’une leçon de morale maintenant !
- Pas dans l’immédiat, mais demain, ton père et toi, vous allez parler !
- Pourquoi, qu’est-ce qu’il a fait maman ? demanda Gilles.
- Oh rien, mon chéri. Une petite bêtise, comme tous les enfants. Tu comprendras peut-être un peu plus tard !
- J’en ai marre, on me dit jamais rien à moi !
- T’inquiète pas, dit Emilie, on ne m’a rien dit à moi non plus !
Tous retournèrent peu à peu à leurs occupations. Mais chacun avait en tête la même personne.

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Le lendemain soir, Damien interpella son fils, alors qu’il regardait tranquillement la télé, comme s’il n’y avait pas plus urgent à faire !
- Noah, tu veux venir une seconde. Il faut qu’on parle sérieusement.
- Quoi maintenant ?
- Tu crois que tu as tout le temps que tu veux ! Tu as des responsabilités, assume tes actes !
Ils se rendirent dans la chambre de Damien et Zofia. Noah s’installa confortablement sur le lit, comme s’il n’y avait pas de problème grave. Damien prit une chaise et s’assit près de son fils.
- Alors ‘pa, de quoi veux tu me parler ?
- Noah, tu ne crois pas que tu devrais être un peu plus sérieux ? Il s’agit d’une vie dont on doit, pardon, dont tu dois décider du sort ! Ce n’est pas une décision à la légère !
Noah faisait le fort devant son père, mais il se posait énormément de questions depuis des jours. Au fond de lui, il était content que son père prenne la peine de parler à nouveau avec lui. Il avait grand besoin qu’on le guide, il ne savait pas du tout ce qu’il allait décider !
- Je ne vais pas te dire ce que tu dois faire. Je ne peux pas décider de ça pour toi. Car c’est aussi de ta vie dont il s’agit. Quel que soit le choix que tu feras, ta vie changera.
- Alors pourquoi on est là ? Parler de ce que j’ai fait ne servira à rien, ça ne va pas changer le problème.
- Ce dont je veux te parler Noah, c’est de ton don !
- Quoi mon don ??
Noah était exaspéré. Pourquoi encore reparler de ça ? Ça ne servait strictement à rien… selon lui. Mais Damien et Zofia avaient bien conscience qu’il était indispensable que Noah change ses habitudes.

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- Tu vas devoir changer ta façon d’être. Ça ne peut pas durer comme ça, et tu le sais.
- Durer comment ?
- Noah, arrête de faire l’ignorant ! Tu dois cesser de t’en servir. Imagine que vous gardiez cet enfant… vas-tu t’en servir contre lui aussi ? Vas-tu manipuler ton propre enfant ? Sans parler de Léa. Te rends-tu compte que tu ne lui laisses aucun choix ?
- Mais si !
- Lequel ?
- Je… elle est libre de me quitter si elle veut !
- Non, Noah. Elle t’aime, parce que tu en as décidé ainsi. J’ai essayé de te faire comprendre tout cela, mais tu étais trop jeune. Et puis nous n’avons pas vu ta dérive. Mais ça doit s’arrêter ! Ils ne t’aiment pas vraiment ! Ils ne t’aiment que parce que tu en as décidé ainsi. Je ne dis pas qu’ils ne t’aimeraient pas si tu n’avais pas ce don, mais au moins, ce serait sincère. Ne préférerais-tu pas que tous ces gens t’aiment pour ce que tu es vraiment ? Regarde avec ta sœur ! Avec elle, qui a appris à te résister, ce sont des relations saines, vraies ! Et elle continue à t’aimer ! Alors de quoi as-tu peur ? Tu es effrayé par la réalité ? Mais Noah, si tu es naturel, si tu es vraiment toi, les personnes que tu aimes vraiment seront encore présentes, don ou pas. Il faut que tu apprennes à faire confiance.
- Confiance à qui ? C’est quoi tout ce charabia ?
- Tu sais très bien ce que je veux dire. Evidemment, je n’ai pas dit que ce serait facile…
- Mais je suis très bien comme je suis ! J’aime ma vie telle qu’elle est, je n’ai pas besoin de changer quoi que ce soit !
- Ne me mens pas. Je sais, c’est chouette d’avoir plusieurs conquêtes, de se sentir séducteur. Mais est-ce le but de ta vie ? C’est ça que tu veux en faire ? Tu n’as donc que ça en tête ?
- De quoi ?
- Les filles, le succès !

564

- Oh papa tu m’énerves !
- Je sais. Mais il fallait bien te dire la vérité en face un jour. Je regrette seulement que ce soit en pareilles circonstances. Là, le temps presse. Il faut que tu réfléchisses aux conséquences des décisions qui s’offrent à toi. Tout ce que j’espère, c’est que tu prendras la bonne.
- Et c’est quoi la bonne ? Tu me fais rire, comment veux-tu que je le sache plus que vous ?
- Noah, si on ne peut la prendre à ta place, c’est parce que tu dois prendre tes responsabilités ! Ce n’est pas nous qui avons fait un enfant à Léa tout de même !
- Ah, ah, ah ! Très drôle ! Fais le petit saint qui n’a jamais rien fait !
- Je n’étais pas un saint, mais je me suis toujours arrangé pour faire le moins de mal possible aux personnes qui m’entouraient ! Je n’ai pas toujours réussi, mais j’ai toujours assumé mes actes ! Et ce n’est pas de moi dont il s’agit. Ce qui est fait est fait ! Mais assume !
- Oh vous m’énervez tous ! SI c’est comme ça, je sais quelle décision je vais prendre ! Puisque je suis le seul à pouvoir choisir soi-disant, eh bien j’ai choisi !
Noah se leva, et quitta la chambre, furieux ! Damien ne savait plus quoi faire. Il lui avait dit tout ce qu’il jugeait nécessaire, il ne voyait pas que faire ou que dire de plus. Son fils était têtu comme une mule, et avait pris de très mauvaises habitudes de facilité, et il était dur d’en sortir. Il espérait maintenant que ses paroles auraient un effet, que son fils réfléchirait à ce qu’on lui a dit, et qu’il ferait le bon choix.
Il avait toute sa vie tenté d’apporter le meilleur à ses enfants. Il avait tout fait pour éviter le pire. Et pourtant… malgré tous leurs efforts, voilà que des difficultés leur tombaient dessus. Oh, il savait qu’il y avait pire. Ne serait-ce que pour la famille de la petite Léa, plus si petite que ça. Elle s’apprêtait à être maman ! Mais il ne voulait pas que son fils agisse en lâche. Il ne l’avait pas éduqué comme ça.
Mais que faire ? Que faire de plus que tout ce qu’il avait fait depuis le début ? Il n’en savait plus rien.

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Chez Léa, la tension se faisait sentir aussi. Après le savon que son père lui avait passé, la jeune fille ne savait pas quoi faire. Elle n’avait eu aucune nouvelle de Noah depuis qu’elle lui avait dit ce qui se passait, et cela ne l’arrangeait pas du tout. Ce genre de décision ne se prend pas seule, et encore moins à la légère. Elle ne savait pas si elle était capable soit d’avorter, et rien que le mot lui donnait envie de vomir, soit d’élever un enfant, à son âge.
Elle trouva un peu de réconfort auprès de sa mère, plus ouverte au dialogue, et prête à comprendre sa fille.
Léa ne comprenait pas son père, car celui-ci était lui aussi le fruit d’un moment d’égarement de la part de sa mère. Il devait donc comprendre ! Sa propre mère avait été dans la même situation. Elle était plus âgée, certes, mais n’avait aucune situation, comme Léa.
Anaïs, la mère de Léa, parla à sa fille de tout ce qu’un bébé amenait. Aussi bien les points positifs que négatifs. Car lorsqu’il n’était pas désiré et qu’il arrivait si tôt dans la vie d’une jeune fille, il y avait forcément des aspects négatifs.
Il fallait que Léa soupèse le tout, et qu’elle analyse objectivement tous les points.
- Je sais que ça fait un peu analyse de labo, mais c’est malheureusement la réalité. Je ne devrais peut-être pas te dire ça, mais au fond de moi, j’aimerais que tu le gardes. Mais ce n’est pas ma vie, et je comprendrais que tu ne puisses pas assumer cet évènement.

- J’ai déjà ma petite idée en tête. Mais il faut que j’en parle avec Noah. Encore faut-il qu’on se voit.

585

- Oh ma chérie, si je pouvais, je ferais ce choix à ta place. Malheureusement ce n’est pas possible. Tu dois bien te dire que quoi que tu fasses, je serai là, et ton père aussi, quoi qu’il en dise !
- Merci maman. Tu sais, j’ai bien envie de le garder, mais en même temps, je sais que je ne réalise pas bien ce que cela signifie. Si je le garde, ce n’est pas pour que ce soit vous qui vous en occupiez ! Je veux assumer. Et je ne veux surtout pas que mon enfant n’ait pas de mère.
Anaïs était fière de sa fille. Elle ne se serait jamais douté qu’elle soit aussi mature et réfléchie face à une telle situation. Elle savait aussi qu’elle ferait le bon choix, le meilleur pour elle et pour cet enfant qui vivait déjà en elle. Elle pressentait le choix de sa fille, et en était toute heureuse ! Après tout, même si c’était plus tôt que prévu, elle allait être grand-mère ! Et même si ce ne serait pas facile tous les jours, la joie qu’un enfant apporte serait, elle en était sûre, bien supérieure aux difficultés qu’il leur faudrait affronter.

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Dans les jours qui suivirent, Léa contacta Noah. Il était grand temps qu’ils parlent tous les deux, qu’ils mettent leurs idées ensemble pour décider. Ce bébé, ils l’avaient fait ensemble, ils devaient donc choisir de son sort ensemble aussi ! Et Léa était bien décidée à faire entendre la « voix » de son enfant !
- Alors, comment te sens-tu ? s’enquit Noah.
- Ça va. Je ne me sens pas en super forme tous les matins, mais ça va. Il y a pire comme maladie !
- Alors, tu as réfléchi je suppose ?
- Oui. Je ne suis pas encore très sûre, mais je pense que je ne le serai jamais. J’ai envie d’écouter mon cœur.
- Tu veux le garder ?
- Je crois bien, oui. Je ne sais pas si j’aurais la force de… tuer cet enfant.
- N’emploie pas de si grands mots !
- C’est pourtant ce que l’avortement m’inspire. Je suis désolée, mais si nous ne le gardons pas, c’est ce que nous ferons. Il est vivant ! Toi par contre, ça n’a pas l’air de te faire grand-chose !
- Je ne sais pas. Je n’ai pas envie de gâcher ma vie.
- Gâ… gâcher ta vie ? Alors c’est tout ce que tu vois ? Toi, toi et TOI ?
Léa ne comprenait plus Noah. Il n’était pourtant pas si égoïste quand ils avaient commencé à sortir ensemble. Comment en était-il arrivé là ? Il aurait trouvé d’autres arguments plus solides et plus convaincants, elle aurait pu comprendre. Mais elle sentait que ce n’était pas ça qu’il voulait vraiment. Alors pourquoi utilisait-il cette façade ? De quoi avait-il peur pour ne pas oser se montrer sous son vrai jour ?
- Non, je… je ne suis pas sûr que je pourrais assumer ce rôle, c’est tout !
- Donc, tu veux que j’avorte !?
- Oui… je crois.
- Tu crois ? Ou tu es sûr ? J’ai besoin d’une vraie réponse ! Je ne peux pas avorter à moitié Noah !!
- Je sais !
- Ok, alors j’ai ta décision. Mais sache quand même que c’est moi qui décide, parce que c’est facile de demander, ça l’est moins de le faire !
Sur ce, Léa se leva et rentra chez elle. Et elle fondit en larmes ! Comment avait-il pu lui dire ça comme ça ? Pourquoi faisait-il ça ? Elle qui avait réfléchi pendant des jours, et qui, enfin, avait pris une décision, était effondrée. Tout était remis en question !
Et il ne lui restait plus beaucoup de temps. Bientôt, elle devrait rentrer à l’université, mais si elle gardait cet enfant, comment allait-elle faire ?
Une fois de plus, une personne se posait un tas de questions. Mais elle n’était pas la seule. Noah ne se sentait pas bien du tout. En quittant la maison de Léa, il se dit en lui-même : « Mais quel con ! »

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Commentaires
M
Hé bé, je reste bouche bée devant ce texte ...<br /> J'en ai eu les larmes aux yeux à un moment, et même si je trouve que Noah mérite une bonne leçon, et bien, c'est fou ce qu'on s'y attache à tes personnages ! <br /> <br /> Je dois y aller, mais promis, je finirais de lire, j'aime trop ton histoire !<br /> <br /> Bonne continuation.
P
Merci Bulbe Rose!<br /> Ca me fait toujours très plaisir d'avoir ton avis, surtout quand il est aussi gentil ;)<br /> Heureuse que ça te plaise à nouveau.<br /> Poupouss
B
Waouh..Je suis sans voix. Quelle superbe mise à jour Poupouss.. Comme le disent les autres, tu as tellement évoluer depuis le début, et mon plus grand plaisir.. ;) Je dévore ta chronique, et j'espère que tu ira loin devant..<br /> <br /> *Bonne chance* ;)
P
Eh bien Mfo, c'est un magnifique commentaire que tu me fais là. Je ne sais plus quoi dire sur le coup.<br /> Une grande chroniqueuse, eh ben... merci!<br /> Oui, Noah dérive complètement, mais j'en avais marre de leur vie trop bien rangée, tout ne peut pas toujours aller. Et puis c'est vrai, j'adore parler de débat où on n'a jamais vraiment de réponse, comme celui-ci, ou l'euthanasie et d'autres encore. Ce sont des choses qui me tiennent à coeur, et j'aime en parler. Ca permet de dire plein de choses et de faire vivre les personnages, enfin je crois.<br /> Merci encore, ce message me fait vraiment très plaisir.<br /> Poupouss
M
Il y a des raisons personnelles qui me font frissoner à la lecture de cette mise à jour. Je passerais les détails, ce n'est pas ici le propos, mais cette partie de l'histoire est quelque chose qui m'a énormément touchée (histoire d'une amie d'enfance vraiment très proche) et que je retrouve dans ton texte...<br /> <br /> La psychologie, c'est une "entité" pour moi, il ne faut pas jouer avec, si l'on s'y attaque, il faut être prudent, et je trouve que tu es "un maître" en la matière. Peut-être tes études, en fait j'en suis sure, te permettent de voir les aléas de la vie d'une autre manière, je ne sais pas trop comment cela marche, où tu en es et ce qu'il te reste à faire, mais à voir ce texte, je suis persuadée que tu as trouvé ta voie... aucun doute pour moi...<br /> <br /> j'ai hâte de lire la suite pour savoir ce que ce petit "péteux" (excuses-moi) de Noah va faire, car il mériterait une bonne léçon pour n'avoir pas su comprendre ce que Léa vivait, même s'il a peur, même s'il sent qu'il ne serait pas capable d'être père à son âge, il avait d'autres façons d'aborder le problème avec Léa, il la laisse tomber, et c'est pas bien....<br /> <br /> Bref, je trouve que ton histoire est un monument de sentiments humains que tu sais très bien retranscrire, et que certains jeunes, qui ne savent pas ou ne sont pas au courant, avant de faire leur bêtises, feraient bien de venir lire l'histoire de Zofia...<br /> <br /> Quelle belle leçon !<br /> <br /> Pour ce qui est des hauts et des bas, Phinéa te l'a expliqué, je suis loin derrière vous, mais même moi je suis en panne, parce que je n'ai pas envie de blablater juste histoire d'en mettre un peu plus.<br /> tu fais réellement partie des grandes chroniqueuses, ne doutes plus la dessus je te l'interdis, et prends ton temps pour exprimer tout ce que tu veux nous faire passer, nous serons patients à n'en pas douter...<br /> <br /> "Haut les coeurs" ok ?<br /> <br /> Mfo
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